Accueil » Blog » La révolution numérique ou un retour vers le Futur ?

L’économie a subi de profondes mutations depuis 30 ans et l’évolution la plus marquante est probablement sa tertiarisation. En France, nous avons assisté à la chute du poids de l’agriculture dans notre économie, mais également à une forte désindustrialisation. Parallèlement, la montée en puissance de l’Internet a généré une nouvelle forme d’économie.
Dans les années 1990, cette « nouvelle économie » était considérée comme une nouvelle révolution industrielle. Puis, l’embellie a laissé place à une bulle spéculative, qui a grossi, débordé sur tous les secteurs, pour finalement éclater 10 ans plus tard (2000). Ceci nous rappelant qu’il ne s’agissait pas simplement d’espérer mais bien de créer.

La révolution numérique est menacée par une nouvelle bulle spéculative ?
Retour vers le Futur

En ce début d’année 2015, nous jetons un œil en arrière et cela nous donne un air de déjà-vu, nous rappelant ces années fast mais également des lendemains difficiles.

La révolution numérique n’est-elle pas menacée par une nouvelle bulle spéculative arrivant d’Outre-Atlantique ?

Il y a des signes qui ne trompent pas.
De nombreuses startups, ayant pour certaines plusieurs années d’existence et d’expérience derrière elles, ne sont toujours pas (ou sont à peine) profitables et suscitent pourtant une spéculation excessive :
– Après six années d’existence, Twitter n’a toujours pas atteint le seuil de rentabilité et a tout de même réussi à lever 1,3 milliards de dollars l’an dernier.
Facebook a racheté Instagram pour 1 milliard de dollars en 2012, puis en 2014, elle s’offre WhatsApp pour pas moins de 16 milliards de dollars. Ces sommes sont affolantes, surtout quand nous savons que ces startups n’avaient aucune rentabilité.
Yo, une application plutôt futile qui permet à ses utilisateurs d’envoyer un simple « Yo » à ses contacts, a levé son premier million de dollars en 2014.
– Et nous terminerons cette liste non exhaustive par la startup la plus controversée du moment : Uber, qui a clôturé l’année 2014 par une levée de fonds de 1,2 milliards de dollars, portant sa valorisation à plus de 40 milliards de dollars. Six mois plus tôt, Uber avait été valorisée à hauteur de 17 milliards, ce qui en faisait déjà la startup la plus « chère » du monde. Avec une valorisation plus que doublée, elle vaut aujourd’hui plus que l’ensemble de toutes les compagnies aériennes américaines (capitalisation boursière).

Nous pouvons penser que ce phénomène ne dépassera pas les frontières américaines mais il semblerait que cette fièvre est déjà en passe de traverser l’Atlantique. À titre d’exemple, nous pouvons citer la startup française BlaBlaCar qui a réussi à lever 100 millions de dollars en 2014. Alors qu’après 10 ans d’existence, le seuil de rentabilité n’est toujours pas atteint selon les dires de Laure Wagner, membre de l’équipe fondatrice de la startup.
Certes, ces 100 millions de dollars sont encore loin du milliard, mais il laisse songeur… Même si cela ne manquera pas d’alimenter cette course folle à cette révolution numérique.

French Tech est un label officiel attribué par les autorités françaises à des pôles métropolitains reconnus pour leur écosystème de startups, ainsi qu'une marque commune utilisable par les entreprises innovantes françaises.
Le coq rose en origami : symbole de la French Tech

La révolution numérique est en marche, fortement nourrie par toutes les entités publiques et politiques (gouvernement, partis politiques, collectivités, etc.) qui y voient une solution de sortie de crise. Mais ils en oublieraient certaines de leurs qualités premières: leur vigilance, leur capacité d’analyse et leur protectionnisme sans faille envers leurs concitoyens et leurs fondements.

Nous croyons que le numérique peut en partie permettre de sortir de la crise. En 2008, la crise que nous avons connu était avant tout une crise de confiance. Et le numérique permet de raviver la confiance des investisseurs et de ré-injecter et de faire circuler l’argent dans notre économie.
Cependant, à l’image d’une bulle de savon, la nouvelle bulle du numérique risque d’éclater très rapidement si nous soufflons trop fort dedans.
N’oublions pas que le monde de la finance est vaste et qu’il n’existe pas que de véritables investisseurs qui croient en ces startups. Certains sont simplement là pour spéculer, faire gonfler la bulle et s’enrichir juste avant l’effondrement. Cette révolution numérique est une bonne chose mais elle pourrait se terminer très mal, si on réitère les mêmes erreurs du passé.

Prochainement, nous ferons un nouvel article qui permettra de montrer les similitudes entre la bulle de l’internet et cette nouvelle révolution numérique…

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