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Le déploiement du THD dans le Perche est en cours. Le THD késako ? C’est le Très Haut Débit (THD), un accès à Internet de haute performance. Autrement dit, c’est un peu le TGV du numérique.

Pour certains, la transition va être brutale car certaines zones vont passer de zone « blanche » (= zone où le débit est limité) à zone « THD ». Ce qui revient à quitter un bus pour monter à bord d’un TGV. C’est à peine s’ils auront le temps de réfléchir que la page Web s’affichera devant eux, instantanément !

Nous pouvons donc remercier les entités publiques de s’être saisies du sujet et d’avoir donné un coup d’accélérateur à ce déploiement dans notre territoire. Nous ne serons, pour une fois, pas en retard (et pas en avance non plus) dans ce domaine et cela pourra constituer une source d’inspiration et d’innovation pour l’avenir.

Pour ce nouveau billet, ce n’est pas du déploiement du Très Haut Débit dont nous souhaitons parler, mais plutôt évoquer concrètement l’intérêt de ce déploiement.

Beaucoup peuvent se demander à quoi toutes ces dépenses dans le numérique peuvent bien servir. Voici donc quelques éléments de réponse :

  • Les zones blanches créent des inégalités sociales et des déséquilibres économiques. Le numérique constitue déjà, et constituera de plus en plus un critère fort dans le développement territorial. Développer le THD sur des territoires oubliés, c’est œuvrer pour réduire ces inégalités et les disparités entre zones urbaines et rurales.
  • Internet représente aujourd’hui un véritable enjeu économique et, si le nécessaire n’est pas fait, les conséquences pourront être désastreuses pour tout le territoire (baisse de l’attractivité du territoire sur le plan économique, sur le plan touristique, délocalisations d’entreprises dans tes territoires plus propices, suppression d’emplois, appauvrissement du territoire, etc.). Ce déploiement pourrait donc servir de levier économique si tant est que l’occasion soit saisie.
  • Les bandes passantes commencent à être saturées. Ceci s’explique essentiellement par notre usage de l’Internet qui a énormément évolué depuis 20 ans. Le nombre d’objets connectés (ordinateurs, Smartphones, boîtiers TV, etc.) est exponentiel et le nombre d’heures passées devant ces objets ne cessent de croître au fil des années.

    Notre quotidien professionnel et même administratif est de plus en plus numérique. Tout cela rend l’outil informatique désormais indispensable à notre vie quotidienne. Et, plus nous l’utilisons, plus le réseau est menacé de saturation. Avec le déploiement de la fibre optique, les données se transmettent à la vitesse de la lumière, ce qui permet de construire un réseau plus performant et plus stable, qui ouvre de plus larges possibilités.

  • Notre société est basée sur la valeur du temps, et donc justement sur la vitesse. Ceci est constatable dans tous les domaines: sport, bourse, agriculture, actualité, transport, travail, etc. Tout est question de performance, et cette performance est directement liée au temps. Plus nous sommes rapides, plus nous sommes performants. Avec le THD, tout ira plus vite demain. Et, celui qui parviendra à maîtriser la dimension temporelle sera assuré de mieux maîtriser son activité, et pourra la conduire vers la réussite.
  • Internet est un moyen de communication, d’information et d’éducation et le sera davantage à l’avenir. Il forge une nouvelle forme de démocratie où chaque individu peut devenir acteur de manière libre et égalitaire. Mais la liberté et l’égalité dépendent avant tout d’une accessibilité à tous les citoyens, et le THD va permettre de conduire à cette évolution.
  • Le THD est un puissant vecteur de développement économique, notamment via l’apparition de nouvelles méthodes de travail, telles que par exemple : le télétravail, les pépinières d’entreprises, les espaces de coworking. Cette manne permettra de désengorger les milieux urbains et d’inviter des compétences nouvelles, et parfois même inédites, en milieu rural (clin d’œil à La Loupe). Ce qui mènera de facto à un rééquilibrage des territoires.
  • Enfin, déployer le THD, c’est agir pour l’égalité des mêmes chances, c’est ouvrir aux habitants du territoire des possibilités qui n’existaient pas avant, que ce soit dans le domaine professionnel, dans le domaine de l’éducation et dans bien d’autres domaines.

Cependant, pour que le numérique profite à chacun, il est primordial que l’investissement se généralise, tant au niveau humain qu’au niveau financier. Nous entrons dans une ère collaborative où tout le monde a sa place et chacun peut mettre à profit son savoir, ses compétences, son expérience ou ses moyens pour participer. Aussi, le numérique doit être compris, accepté et utilisé.

Aujourd’hui dans le Perche, la fracture numérique est bien présente et se décline sous plusieurs formes, notamment par un défaut d’accès et un manque de connaissances. Par ailleurs, nous pouvons constater que pas ou peu d’acteurs du territoire ont eu l’audace de miser sur le numérique auparavant. Il est donc grand temps de s’y atteler. Car si rien n’est fait, cette fracture n’ira malheureusement pas en s’arrangeant.

Pourtant, d’un certain point de vue, nous avons une chance : nous sommes sur un territoire où tout reste à faire. En quoi cela est-il une chance, nous direz-vous ?
Et bien, tout simplement parce que nous avons plus de recul que d’autres territoires. Nous avons l’avantage de pouvoir choisir. Nous allons avoir la possibilité de définir la façon dont nous voulons implanter le numérique dans notre territoire. Nous pouvons en maîtriser le déploiement afin qu’il soit intelligent, réfléchi et en accord avec nos réels besoins. Néanmoins, avant de décider, il faut comprendre. Avant d’agir, il faut analyser.

Alors, n’attendez pas demain pour vous y mettre, car le THD dans le Perche, c’est pour demain !

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Commentaires

2 réponses à “Le numérique dans le Perche !”

  1. Avatar de nuancée
    nuancée

    Bonjour et merci pour cet article au conentu et pistes de réflexion intéressantes.
    Je pense qu’il faut toutefois nuancer certaines choses:

    – les bandes passantes, le THD et l’usage de l’internet. Certes le THD représente un « progrès » et peut faciliter grandement certains usages. L’évolution des usages d’internet (accroissement et type) explique que l’on s’approche de la saturation des bandes passantes, et le THD permet de repousser ces limites de façon exponentielle, comme vous l’avez exposé.
    Je n’y connais pas grand chose en la matière, mais n’y a-t-il pas un risque de s’approcher de ces nouvelles limites, dans les années qui viennent, du fait de cette évolution des usages qui risque d’augmenter encore énormément le recours à internet (TV par internet, transmissions diverses…), si l’on ne se limite pas volontairement ou techniquement à un moment donné?
    (sans parler de l’impact écologique des échanges via internet, transit par des serveurs très lointains; fonctionnement continu de ces serveurs etc.)

    – la valeur du temps, et surtout la notion du « Plus nous sommes rapides, plus nous sommes performants »…J’ai de sérieux doutes sur cette notion. On constate plutôt le gain de rapidité au détriment de la qualité (information, reportages, agriculture, prise de décisions, et de très nombreux domaines…).
    Ca ne s’applique effectivement pas de la même façon pour le débit (et la THD), mais méfions-nous des parallèles!

    – l’usage d’internet en tant que « moyen de communication, d’information et d’éducation », facteur pouvant favoriser la pratique de la démocratie.
    Dans l’absolu, oui, internet peut servir à tout cela, de façon très positive… à condition que les usages soient effectués en ce sens, et non principalement pour le développement commercial et les communications et usages relativement « futiles et superflus ». Je suis un peu radicale en présentant les choses ainsi et sais très bien qu’il y a des sites et usages qui sont formidables; je constate néanmoins qu’il sont peu usités, surtout si on les compare à certains sites de visionnage de vidéos (et que l’on regarde le type de vidéos les plus regardées), ou au nombre de prospection commerciale et publicités utilisant internet…
    Internet reste un outil, qui peut servir au meilleur comme au pire. Vous avez cité le mot « éducation »?

    Répondre
    1. Avatar de iperche
      iperche

      Merci pour votre commentaire.

      Pour vous répondre, et parce que chaque territoire a ses problématiques, nous ne parlerons que du Perche.

      En matière de débit, le territoire percheron offre majoritairement un bas débit. Le déploiement du THD (Très Haut Débit) permettra en partie de résoudre ce problème d’accès et d’offrir au plus grand nombre un débit plus convenable. Notons néanmoins que le THD ne sera pas déployé jusqu’à chaque foyer mais seulement sur des axes stratégiques et que, de ce fait, le débit ne sera pas au maximum des performances espérées.

      Sur le plan de la saturation des réseaux, nous ne pensons pas que les Percherons soient de grands consommateurs de bande-passante. Pour y arriver, il faudrait qu’ils fassent nettement évoluer leurs usages numériques. En revanche, le problème pourra se présenter à l’avenir dans les grandes agglomérations. D’autant que le THD stimule l’ère annoncée du « tout connecté » : smartphones, tablettes, ordinateurs, lave-linge, frigo, draps, maison !
      Par ailleurs, on se déconnecte de moins en moins : le temps connecté à internet ne cesse d’augmenter. Les sites Internet sont de plus en plus gourmands en bande-passante, les objets connectés vont être de plus en plus nombreux, etc… Et ceci est loin d’améliorer les problèmes environnementaux.

      Concernant votre deuxième point relatif à la notion du temps, nous cherchions dans notre article à souligner que l’arrivée du THD va faire évoluer notre façon de travailler (mutation déjà amorcée par l’implantation de l’ordinateur puis de l’internet sur notre lieu de travail et notre domicile).
      Ce qui n’était pas possible hier va le devenir et de nouvelles opportunités vont apparaître.
      « Plus nous sommes rapides, plus nous sommes performants » : en effet, mais tout est relatif. Le gain de temps va aussi au détriment de la qualité, néanmoins cela est un choix sociétale. La célérité n’a donc pas des fins à servir la qualité mais plutôt la productivité. Vous ne nierez pas que, de ce point de vue, la performance semble au rendez-vous. Et, bien que ce soit regrettable, le numérique prend cette direction depuis quelques années… Productivisme et superficialité sont devenues choses courantes.

      Enfin, en ce qui concerne votre dernier point sur l’internet en tant que « moyen de communication, d’information et d’éducation », il est essentiel pour nous que l’ensemble des utilisateurs puisse trouver de tout sur internet, et sous toutes ses formes. Nous nous opposons au bridage, à la censure ou au contrôle de l’information. Cela, à notre sens, mènerait à une pensée unique.
      Le danger n’est sans doute pas internet mais ce que l’ont fait avec, autrement dit l’usage.
      Vous dites qu’Internet est un outil. Ceci était vrai il y a quelques années. Mais c’est bien plus que cela aujourd’hui et demain sûrement plus encore. Internet et son usage sont devenus indispensables à notre société. Une coupure brutale d’Internet générerait un chaos temporaire, l’impact serait de taille. Notre société est en perpétuelle mutation et Internet bouleverse nos codes, nos mœurs et notre manière de vivre.

      En terme d’éducation, Internet a permis de résoudre une grande problématique : celle de l’accès à l’information. Auparavant, l’information était divulguée à la masse de manière restreinte et contrôlée par des institutions.
      Aujourd’hui, Internet permet à quiconque d’avoir accès à n’importe quelle information, chose qui était auparavant un privilège réservé à certaines classes sociales. Internet permet de modifier cet équilibre.
      Ces informations sont diffusées de manière libre et prompte.
      Avec Internet, nous pouvons tout faire et tout apprendre, mais encore faut-il le vouloir ?Comme vous, nous pensons qu’Internet est un (formidable) outil mais encore faut-il que l’utilisateur veuille l’utiliser correctement?

      Répondre

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